Ayant profité d’avancées techniques aussi bien dans le domaine des bois et matériaux que dans celui de leur assemblage, la construction de maison à ossature bois n’a jamais été d’autant d’actualité. Qu’il s’agisse de la construction de maisons individuelles ou d’ensembles immobiliers, la construction à ossature bois requiert que soient appliquées des techniques et employés des matériaux répondant à des normes de sécurité, de longévité, de résistance et de confort.
Le document technique unifié, ou DTU 31.2, élaboré par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) rassemble toutes les pratiques, techniques et conditions d’usage liées à la construction à ossature bois, qui sont ensuite reprises par une norme NF délivrée par l'AFNOR que chaque professionnel doit impérativement respecter et que tout autoconstructeur devrait mettre en œuvre.
Qu'est-ce que le DTU 31.2 ?
Le DTU, pour document technique unifié, est le cahier de clauses techniques types qui sont contractuellement applicables aux marchés de travaux du bâtiment. Un DTU fait référence à des spécificités de produits et de matériaux, à des techniques et modalités de pose dont l'aptitude a été jugée satisfaisante par un organisme certificateur.
Un DTU est bien souvent repris par une Norme Française (NF) voire européenne (NF EN) et/ou internationale qui détermine les standards réglementaires de la construction. La norme NF DTU 31.2 « Construction de maisons et bâtiments à ossature en bois » de juin 2014 indique les prescriptions de mise en œuvre d’ouvrages ou de parties d’ouvrage des constructions à structure en bois (murs réalisés à partir de poteaux et de poutres en bois, quelle que soit leur section et quel que soit le matériau de remplissage). Il définit les clauses techniques d’édification des maisons (individuelles, jumelées ou en bandes), des bâtiments collectifs d’habitation, des bâtiments à usage tertiaire (bureaux, édifices scolaires, hospitaliers, hôteliers...) et autres ERP (établissements recevant du public) des locaux industriels, commerciaux, situés en France métropolitaine.
Le DTU 31.2 s’applique aux modes de construction sur site à partir de matériaux de construction usuels, de la préfabrication d’éléments de structure (mur, plancher, toiture) assemblés sur le chantier y compris les modules assemblés ainsi que toute utilisation combinée de plusieurs de ces modes de construction. Par contre le DTU 31.2 ne traite pas des constructions à pans de bois (maison tout en bois, fustes, chalets…), ni des ouvrages dont les éléments porteurs de structure font appel à d’autres principes constructifs (murs en madriers, systèmes relevant d’avis technique…) ni des éléments de fondation en bois (pilotis...).
Composition du DTU 31.2
En règle générale, un DTU contient trois parties : le cahier des clauses techniques (CCT), le guide de choix des matériaux (CGM) et un cahier des clauses spéciales (CCS). Le CCT indique les dispositions générales relatives au dimensionnement, aux tolérances, aux précautions spécifiques de mise en œuvre et aux modes d’exécution. Le CGM identifie la nature, les caractéristiques ou performances des fournitures, permettant la réalisation de l’ouvrage défini au CCT. Le CSS donne les clauses administratives générales, notamment la liste des travaux qui font partie du marché. Il peut être complété par des clauses particulières que le maître de l’ouvrage peut souhaiter introduire dans le marché.
Voici comment se présente le DTU 31.2 :
Le CCT
Il est découpé en autant de chapitres qu'il existe de corps d'état principaux (stabilité mécanique, étanchéité à l’eau, étanchéité à l’air, isolation, durabilité, sécurité). Chaque chapitre explicite les tâches du corps d'état par référence aux DTU existants, mais en précisant pour chacun d'eux les modifications à apporter pour tenir compte de la spécificité de la construction à structure en bois.
Le CCS
Il précise la consistance des travaux de chaque entrepreneur et rappelle les conditions de mise à exécution de ces travaux, ainsi que les conditions de réception et d'épreuves des ouvrages.
Les annexes
Cela peut notamment être les règles CB 71 « Règles de calcul des charpentes en bois », et les Règles bois-feu 88 « Méthode de justification pour le calcul de la résistance au feu des structures en bois ».
Le DTU 31.2 est-il obligatoire ?
Si le DTU 31.2 ne peut être considéré ni comme obligatoire ni réglementaire (absence de loi ou de règlement d’obligation), sa prise en compte facilite les processus de passation de marchés publics et privés mais ne relève que du simple accord contractuel des parties intéressées (propriétaire/constructeur, maître d’ouvrage/maître d’œuvre…).
Il est certain que si la prise en compte de tout DTU a un coût, ne serait-ce que celui de son acquisition auprès de l’AFNOR ou du CSTB. Cependant, l’application du DTU est une garantie tant pour la pérennité, le confort et la performance de la construction, mais aussi dans le cadre des assurances obligatoires des ouvrages de bâtiment. Les conditions accordées par les différentes formes de contrats proposés (exigences du Code des assurances) reposent sur l’évaluation des risques qu’en a faite l’assureur qui s’appuie sur les techniques « conventionnelles » employées. Or, ces techniques conventionnelles sont celles décrites par les DTU ou par un document technique d’application certifié (CSTBat, NF…).
Bon à savoir : au cas où une construction à ossature bois ne devrait pas prendre en compte les normes du DTU 31.2, il revient à l’assuré de consulter son assureur préalablement à l’exécution des travaux, afin de définir les limites de garanties et de couvertures applicables généralement identiques à celles de l’assurance en autoconstruction.
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Influence du DTU 31.2 sur le coût de construction
Toute la conception puis la réalisation de la construction à structure bois vont donc prendre en compte les impératifs du DTU 31.2. Ainsi, de l’avant-projet (architecte, bureau d’étude thermique…), le gros œuvre et jusqu’aux finitions et aménagements du second œuvre, les matériaux ainsi que leurs techniques d’assemblage vont devoir répondre à des normes de performance aussi bien en termes de résistance (mécanique, champignons et moisissures, humidité, insectes xylophages…) que de performances (longévité, isolation thermique et phonique…).
La sélection des matériaux répondant à ces impératifs s’assortit d’un coût un peu plus important que l’approvisionnement en matériaux non évalués ou de récupération. De même, tous les corps de métiers intervenant sur le chantier de la construction doivent être sélectionnés comme aptes à travailler selon les préceptes du DTU 31.2.
À noter : la prise en compte du DTU 31.2 par les divers intervenants les oblige à appliquer d’autres normes qui ne sont pas propres à la construction à structure bois. C’est notamment le cas pour les sondages, terrassements et ouvrages de fondations (DTU 11.1, DTU 12, DTU 13.11, DTU 13.2, DTU 14.1), ainsi que pour les soubassements maçonnés (DTU 20.1, DTU 21, DTU 23.1), puis les étanchéités (DTU 40, DTU 43), les menuiseries (DTU 36 et DTU 37) et ainsi de suite pour chaque corps de métiers.
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